Cultures saisonnières au Sénégal, arachides, niébé et mil

Lors de la saison des pluies ici au Sénégal on cultive essentiellement des arachides (légumineuse), du niébé (un haricot) et du mil (céréale).
Voici quelques photos prises dans les champs autour de chez moi

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Champ cultivé, arachide :



Une fleur d'arachide, celle-ci finira sous terre, la fructification des arachides se fait dans le sol et non à l'air libre et une arachide pas encore à maturité :



Une fleur de niébé et une autre avec des jeunes pousses :



Demain je prendrais quelques photos des pieds de mil.

Ce sont des champs qui sont cultivés par qui ? Des familles ? Des coopératives ? Ou bien c’est carrément étatique ? Ça se compte en hectare là non ?

C'est en dizaines d'hectares effectivement.

La plupart, si ce n'est la totalité, des agriculteurs ne possèdent pas les champs sur lequel ils cultivent, ceux-ci appartiennent à de riches sénégalais ou libanais qui les ont achetés il y a des années et qui feront de très belles plus-values à la revente. En attendant ils sont laissés à la disposition des villageois.

Mais de plus en plus de terrains sont murés, soit parce qu'ils ont été revendus soit parce que les propriétaires en ont marre qu'ils servent de décharge* soit parce qu'ils en ont marre que les gardiens de vache "élaguent" à longueur d'année tous les arbres pour donner à manger à leurs troupeaux empêchant les arbres de se développer correctement. Et il y aussi une loi qui indique que tout achat de terrain doit être mis en valeur dans les 2 ans après l'achat, cela veut dire, monter un mur, le grillager, construire une maison de gardien, etc... Le grillage c'est rare parce qu'il est soit volé soit découpé pour laisser passer le bétail ou pour ouvrir le champ à la culture.

Cette loi n'était absolument pas respectée et tous les champs étaient achetés et laissés tel quel, mais avec le nouveau gouvernement j'ai l'impression que les choses changent. Ce qui indirectement va pénaliser les villageois qui voient leur surface de culture diminuer à vue d'oeil. Certains propriétaires murent les champs mais ne mettent pas de portail donc ça laisse le champ libre mais ce n'est pas le cas de tous.


*c'est désespérant le nombre de décharges sauvages, il y en a partout, chaque jour une nouvelle charette vient vider les poubelles de tel ou tel village dans les champs. Il y a 5 ans quand je courais dans les champs il y avait de temps en temps un peu de plastique çà et là, aujourd'hui je peine pour trouver des chemins sur lesquels je ne vais pas devoir éviter des tas d'ordures !

Le problème c'est que pour beaucoup de villages il n'y a rien qui est organisé pour l'entreposage et la collecte des ordures, les gens jettent partout, même devant chez eux. De temps en temps ils ratissent le tout, appellent un charretier qui emportent les détritus... dans les champs ! Il n'y a pas ou peu de décharges officielles et souvent elles sont trop loin.

Nicolas à dit:

*c'est désespérant le nombre de décharges sauvages, il y en a partout, chaque jour une nouvelle charette vient vider les poubelles de tel ou tel village dans les champs.

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Difficile à croire quand on voit tes photos, c'est malheureux...

Malheureusement...

Ouais c’est malheureux

Mais c’est le lot des pays pauvres, la gestion des déchets a un coût qui n’est pas forcément prioritaire quand dans le pays des élèves n’ont pas de quoi se payer un cahier pour l’école, par exemple. En Indonésie il y’a des rivières où sur plusieurs km il est impossible de voir l’eau tellement la masse de détritus qui flotte est importante !

Nicolas à dit:

Malheureusement...

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Et ben c'est pas fameux !

Je vais te dire, il y a des décharges sauvages en France aussi, et c'est plus si rare que ça. Alors qu'il faut payer pour jeter, certains ne s'embarassent pas de considérations écologiques et jettent, gratuitement cette fois, dans la nature.

Petit tas deviendra gros : il suffit de trouver un coin avec 2 ou 3 poubelles et avec le temps ça se transforme en décharge. Il y a bien la police municipale qui "enquête" en fouillant les déchets mais pas facile de trouver à chaque fois les coupables, surtout quand ce sont des déchets de chantier.

La question est : ont-ils conscience qu'ils polluent mais s'en fichent (parce que plus grave à gérer) ou bien ils n'en ont pas conscience ? C'est plus inquiétant dans le second cas parce qu'obliger qui que ce soit à faire quelque chose sans qu'il y voit son intérêt c'est très compliqué.

Baptiste à dit:

Alors qu'il faut payer pour jeter,

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Parce qu'il faut payer pour jeter,

Et après les récoltes, ils font quoi des champs ? Maraîchage ?

Très peu de maraîchage faute de moyens d'irrigation.

Toujours le même problème, sachant qu'ils ne sont pas propriétaires des champs ils ne vont pas investir dans un forage ou un puits, quand bien même ils auraient les moyens financiers.

Et puis en saison sèche la divagation des troupeaux de vaches laisseraient très peu de chances aux cultures légumières, là aussi il faudrait des moyens pour clôturer les champs... En saison des pluies les vaches sont parquées mais après les récoltes saisonnières elles sont en vadrouille gardées par quelques gamins qui les laissent faire à peu près ce qu'elles veulent. Ces mêmes gamins qui arrachent le peu de grillage en place pour faire entrer leurs vaches dans les champs.

C'est compliqué.

C’est la guerre éleveurs Vs cultivateurs...
C’est souvent le cas en Afrique, tensions d’autant plus exacerbées parce que ce sont souvent des ethnies différentes.

Ici ce sont les peuls qui gardent les vaches, pour beaucoup ils n'en sont même plus propriétaires (comme pour les agriculteurs avec les champs), ils ne font que les garder, les troupeaux appartiennent à de riches sénégalais, tout ethnie.

Les agriculteurs n'ont plus de champs, les éleveurs plus de troupeaux, tout va bien dans le meilleur des mondes... On s'est perdu à quel croisement ?

Le niébé commence à mûrir... quelques gousses commencent à rougir, signe qu'elles sont prêtes à être récoltées. Ces haricots typiques de l'Afrique de l'Ouest se mangent écossés.

Ceux-ci semblent plus mûrs :

Et secs !

Si je comprends bien ils ne sont pas issus de tes propres cultures, est-ce que tu comptes en cultiver aussi ? Aux pieds de tes papayer peut-être ?

Une sorte de MILPA !
Oui pourquoi pas, si le niébé résiste à l'eau légèrement salée...

Je vais tester, ça peut être amusant.