S’appuyant sur les travaux de recherche et les faits ayant permis d’aboutir à un consensus scientifique international, cette étude déconstruit certains arguments sous-tendant la promotion de l’agriculture biologique. En termes nutritionnels, il est admis que la valeur des aliments bio est relativement similaire à celle des aliments conventionnels et que les quelques différences relevées demeurent négligeables au sein du régime alimentaire global.Discussion liée au document ci-dessous :
Au niveau sanitaire, si des traces quantifiables de résidus de pesticides sont beaucoup plus souvent détectées dans les fruits, légumes et céréales conventionnels, mais sans conséquences sur la santé, les produits bio végétaux – non protégés – ou animaux – élevés en plein air – présentent plus de risques de présence de constituants naturels toxiques ou de contaminations chimiques ou microbiennes. La traduction médiatique de récentes études épidémiologiques liant une plus faible incidence de cancers à une alimentation bio confond souvent association et relation causale.
Ces résultats ne traduisent pas un effet bénéfique des seuls aliments bio mais de la meilleure hygiène de vie et du comportement alimentaire des « mangeurs bio ». L’argument « nutrition santé », le plus souvent avancé, ne devrait donc plus être revendiqué.
Enfin, il convient de souligner qu’une expansion de l’agriculture bio au-delà de 15 % des surfaces cultivées n’est pas possible, notamment pour les grandes cultures, sans élevage de proximité pour fournir les engrais organiques indispensables. Une trop grande expansion, a fortiori le tout-bio, n’est pas non plus souhaitable pour pouvoir nourrir une population mondiale croissante : les rendements plus faibles nécessiteraient de plus grandes surfaces cultivées, non disponibles, et la hausse des prix associée rendrait les aliments plus difficilement accessibles au plus grand nombre.
Cette étude déconstruit certains arguments sous-tendant la promotion de l’agriculture biologique