Permaculture La permaculture, une pseudo-science ?

Je suis tombé sur cet article du blog d'un certain Serge Baesen, un ex-informaticien adepte d'agriculture potagère et fruitière.
Et pour le moins que l'on puisse dire il n'est pas tendre avec le concept de permaculture :

Personnellement j'aime la nage à contre-courant et les contre-pieds donc j'ai pris plaisir à lire cet article.
Je vous laisse le découvrir... Et on en parle ?

J’ai pas encore lu, je suis sur mon portable dans le bus mais rien que le titre de l’article est trompeur : qui a dit que la permaculture était une science ? On parle plutôt de philosophie non ?

J’me tape l’article de soir !

Dommage que l'article ne soit pas daté.

A priori c'est une critique de la permaculture "fondamentale", une permaculture où l'on respecte à la lettre tous les fondements plus ou moins établis par Bill Mollison et David Holmgreen dans les ouvrages Permaculture 1 et 2 :

L'auteur prend notamment en exemple 2 cas particulier, un qui concerne la biodynamie (est-ce permaculturel au sens propre ?)

C’est ainsi que dans le jardin potager de permaculture de l'abbaye de Valsainte située dans les Alpes de Haute-Provence, l’eau de pluie stockée est envoyée vers un entonnoir en cuivre permettant de reproduire le vortex décrit par le naturaliste et garde forestier Viktor Schauberger. Dans cet entonnoir, l’eau serait dynamisée comme celle qui coule dans les rivières jalonnées d'obstacles, et cela afin de lui rendre « sa structure vivante donc, bénéfique pour les plantes ».

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Et un cas mystique dans la ferme de Pierre Rabbi

Autre exemple qui montre la puissance du mysticisme dans les pratiques de la permaculture : Des visiteurs de l’AFIS ont découvert dans la ferme expérimentale de Pierre Rabbi en Ardèche, un mésentère de cerf utilisé comme une sorte de talisman gastrique accroché au faîte d’une maison pour capter plein d’énergie positive

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Il prend délibérément un biais extrême pour critiquer la permaculture.

Après tout n'est pas faux dans son article, la permaculture ne réglera pas la faim dans le monde, il sera difficile de transposer certains principes permacoles à grande échelle. La non-mécanisation ne permet pas la culture de grandes parcelles nécessaire à une production à grande échelle. Mais la permaculture ce n'est pas non plus une sorte de secte, avec des adeptes qui se collent aux arbres pour récupérer leur énergie ! La permaculture c'est un concept, une idée, une philosophie simple qui est, si je pouvais me permettre de résumer, cultiver la Terre en la respectant.

C'est intéressant de lire des avis critiques, sur tout sujet d'ailleurs, entre les adeptes inconditionnels, fondamentalistes et les sceptiques il y a un juste milieu à trouver, et ce forum pourrait aider à le trouver.

Cette vidéo de l'INRA plutôt flatteuse sur la ferme du Bec Hellouin précise également les limites d'une certaine permaculture.

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Et à ce propos :

Nicolas à dit:

Cette vidéo de l'INRA plutôt flatteuse sur la ferme du Bec Hellouin précise également les limites d'une certaine permaculture.

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La ferme du Bec Hellouin plus tu te renseignes sur eux plus tu tombes sur des articles qui les dézinguent...

Parmi tous ceux qui prétendent s’inspirer des méthodes de la permaculture, combien respectent-ils tous les principes énoncés par les fondateurs ? Toutes les interdictions sont-elles respectées comme l’usage des tracteurs y compris pour transporter des composts comme je l’ai remarqué dans un reportage diffusé sur une chaîne de télévision ? Les difficultés étant nombreuses et les résultats peu probants, beaucoup ne disent pas tout sur les dérogations qu’ils prennent en cachette d’autant qu’il n’y a aucun contrôle officiel avec attribution d'un label comme en agriculture bio.

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Il y a un label "permaculture" ?

Je ne vois pas la permaculture comme quelque chose de fermé, une sacro-sainte religion dont personne ne doit s'éloigner. Il y a des principes permaculturels que l'on peut appliquer dans l'espace de culture que chacun dispose et d'autres non. Allez chercher du fumier en bagnole dans la ferme du village voisin ne fait pas du permaculteur en herbe un hérétique à bannir à tout jamais. Bien sûr il y a des limites, on ne peut pas considérer un jardin comme permaculturel si de temps en temps tu balances un coup de pesticide parce que tu t'en sors pas avec les punaises qui piquent tes tomates ! Mais rappelez-vous un des trois fondements de la permaculture : partager équitablement les ressources ; comment envisagez-vous ce précepte ? Vendre ses tomates est-ce partager équitablement ? Je ne dis pas non, je pose simplement la question, comment interprétez-vous ce principe fondamental de la permaculture ?

L'orgie à dit:

Il y a un label "permaculture" ?

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Permacopia tente d'en imposer un pour les "habitats permacoles"
Ils en ont fait un bouquin

Extrait

Une maison autonome et écologique, c'est un habitat sain qui subvient aux besoins de ses occupants et qui prend soin de la planète. L'habitat permacole est un écosystème habité, qui repense l'acte de construire, d'aménager et de vivre avec la permaculture.

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Sérieusement, je pense qu'ils surfent sur la vague... ils vendent des bouquins et des formations, ça commence à être une habitude dès qu'on parle de permaculture... Ils ne sont pas loin de nous inventer la piscine permacole ! Nager avec des tilapias par exemple.

L'orgie à dit:

Partager équitablement les ressources ; comment envisagez-vous ce précepte ?

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Pas évident comme question.

Déjà je me pose la question de ce que sont ces ressources à partager ? La terre, le soleil, l'eau ? Les produits issus de la permaculture ? Est-ce une question globale, à l'échelle d'un pays ou de l'humanité peut-être ? Ou est-ce une question personnelle, qui est posée à chacun d'entre nous ? Voilà quand la question est compliquée on répond par des questions...

À mon petit niveau, et si la question est personnelle, je partage des fruits et des légumes avec la famille, et quelques voisins. Ce n'est rien du tout en fait, je n'ai que quelques fruitiers et quelques dizaines de mètres carrés de plate-bandes cultivées. Je partage pour le plaisir, et aussi parce que je suis fière de mes tomates ou de mes aubergines, alors je suis ravie quand on me dit qu'ils sont beaux, et gouteux.

À l'échelle de l'humanité, que puis-je faire ? À part éduquer mes enfants avec des valeurs de partage, de bienveillance, de conscience, d'ouverture d'esprit. Que puis-je faire pour que le monde partage ses ressources ? Il n'y a que guerre et désolation partout autour de nous, il y a des jours je suis assez pessimiste (comme maintenant par exemple) sur leur avenir, à nos enfants... Alors partager la terre, le soleil, l'eau oui, mais comment, avec qui et par qui ?

La belette à dit:

ils vendent des bouquins et des formations, ça commence à être une habitude dès qu'on parle de permaculture...

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C'est vrai qu'il est difficile aujourd'hui de ne pas tomber sur un site autour de la permaculture sans qu'il ne vende quelque chose, souvent des formations, sinon des bouquins. Un véritable business. Je suppose qu'on apprend des choses si la formation se passe dans un jardin avec un formateur confirmé, mais en ligne sur Zoom ou en achetant un bouquin à 50 balles alors qu'il y a une multitude d'infos à glaner gratuitement sur le net c'est un peu dommage de tomber dans ce piège.

L'université Populaire de Permaculture propose même un parcours diplômant, on obtient un DPA (Diplôme de Permaculture Appliquée).
Le cursus est assez long, au moins 2 ans, accompagné d'un tuteur, il faut notamment:

• Un Permaculteur est designer avant d’être enseignant. Pour le diplôme, il doit réaliser 10 designs permaculturels avec au moins deux designs à moyenne ou grande échelle (plus d’1ha avec plusieurs éléments de production : verger, pâture, animaux, maraîchage, haies, bâti) , ou un seul design très détaillé et implémenté.

Là on est passé à un niveau supérieur, on n'est pas sur une initiation découverte, c'est plus sérieux. Après que vaut réellement le diplôme, est-il reconnu par un quelconque organisme (Chambre d'agriculture, Ministère de l'éducation...) ?

Sur le site des chambres d'agricultures tu tapes "permaculture" tu obtiens... 1 résultat, le témoignage de Mathilde Gilbert qui s'installe en permaculture... C'est dire ! Par contre il y a toute une rubrique sur l'agroforesterie.

En tout cas j'espère que les gens n'ont pas adopté la permaculture parce que c'était dans l'air du temps, d'un temps. La permaculture c'est aussi et surtout une certaine vision de la vie, de l'approche à la terre et à la biodiversité. Si c'est juste pour sortir sa campagnole et faire des beaux discours le dimanche et tout oublier le lundi alors c'est de la tiktokerie, rien de plus !

Il y a un groupe Facebook sur la permaculture qui a plus de 170.000 abonnés ! Combien parmi eux ont réellement une approche permaculturelle de la vie en générale ? Combien parmi eux sont juste des jardiniers du dimanche (rien contre eux par ailleurs...) ? Tant mieux si les gens s'y intéressent et pourquoi pas adoptent le concept mais j'ai l'impression que pour beaucoup la permaculture c'est juste du jardinage, amélioré.

Ah oui et pour répondre à la question : la permaculture une pseudo-science ?
Ben non, ce n'est pas une science du tout.

Ah bon ? Et pourquoi ?

Science
nom féminin
(latin scientia, de scire, savoir)

• Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d'objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales.

Ce n'est pas un gros mot, science.

L'agriculture est-elle elle-même une science, un art ou une pratique ?

L'agronomie est une science, enfin même pas, elle regroupe un ensemble de sciences :

L'agronomie est l'ensemble des sciences exactes, naturelles, économiques et sociales, et des techniques auxquelles il est fait appel dans la pratique et la compréhension de l'agriculture.

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Le terme vient des mots grecs agro, campagne ou champs et nomos, loi ou règle.

S'il y a des lecteurs :

Tiens, j'avais raté cette discussion.






Et tant mieux...
Pendant que vous palabrez d'autres cultivent !