- Éditeur
- Réseau « Développement durable et territoires fragiles »
- Auteur(s)
- Renzo d’Alessandro, Thierry Linck
- Année de parution
- 2017
- Nombre de pages
- 27
À la différence des procédés physiques ou chimiques mobilisés dans la transformation de matériaux inertes, les processus biologiques ne sont jamais parfaitement compris, maîtrisés et prédictibles. On n’y échappe donc pas : quelles que soient ses formes d’organisation, l’agriculture est toujours une activité risquée, et pour partie aléatoire. Schématiquement, le risque et l’incertitude appellent deux types de réponses. La première – l’internalisation – repose sur un principe de préservation de la diversité et de la variabilité propres au vivant. Elle s’appuie sur une connaissance fine des écosystèmes et une inflexion située des processus biologiques.
Il s’agit ici de valoriser les fonctionnalités écosystémiques1 dans une démarche de coévolution des productions animales et végétales, des milieux de culture et de l’espace social, culturel et symbolique propre à la société locale.
La seconde – l’externalisation – repose sur un principe d’évitement des risques, de dissociation et de rupture des chaînes trophiques. La domestication vise alors essentiellement les espèces animales et végétales réputées « utiles » et l’expression de leurs « performances » dans une démarche de simplification des écosystèmes et de standardisation des milieux de culture par l’emploi systématique de machines et de produits de traitement.