- Éditeur
- CEMAGREF
- Auteur(s)
- Adeline Picot
- Année de parution
- 2005
- Nombre de pages
- 18
Il existe à la fois des effets positifs et négatifs de la litière sur la performance des plantes. Ainsi, la décomposition de la litière pourrait relarguer dans le sol des nutriments mais aussi des substances phytotoxiques. La litière intercepte la lumière, donnant de fortes conditions d’ombrage aux semis et graines.
Elle crée une barrière physique ce qui rend difficile sa traversée par des jeunes pousses. En réduisant les températures maximales et minimales du sol et en créant une barrière à la diffusion de la vapeur d’eau, la litière réduit l’évaporation de l’eau et l’intensité des gelées. La mise en place des semences d’arbre est également favorisée car la litière réduit la compétition des herbes mais elle favorise également la prédation par les granivores.
Néanmoins, les effets de la litière sont complexes et résultent d’une combinaison de ces effets directs et indirects. Il existerait un seuil de quantité de litière au-delà duquel la biodiversité serait limitée. Les plantes ont développé différentes stratégies pour contrecarrer les effets négatifs de la litière. La taille de la graine, la morphologie des semis et la phénologie de la reproduction pourrait déterminer la capacité d’une plante à s’accommoder à la litière.
De plus, les effets de la litière pourraient être modulés suivant des facteurs environnementaux tels que la latitude, l’altitude, le pH et l’âge de l’écosystème. Il en résulte que la litière pourrait jouer un rôle fondamental mais sous-estimé dans l’organisation des communautés végétales.