- Éditeur
- La Bascule
- Auteur(s)
- Collectif
- Année de parution
- 2022
- Nombre de pages
- 82
A cela s’ajoutent des bâtiments spécifiques qui signent la présence de bêtes même quand elles ne sont pas présentes comme dans les vastes espaces ouverts de l’Aubrac et du Cézallier, clos de murets et parsemés de burons d’estives.
L’élevage joue aussi sur l’occupation du sol. Par exemple dans le plateau des Dômes, avec l’apparition d’un élevage bovin laitier dans les années 60, les champs de seigle ont été reconvertis en prairies. L’impact des pratiques agricoles est aussi visible dans les paysages. Les niveaux de fumure et de fertilisation jouent sur la couleur des herbages, le pâturage libre amplifie l’hétérogénéité de la végétation tandis que les fauches répétées homogénéisent l’aspect des prairies qui offrent au regard des aspects très différents au rythme des activités et des saisons.
Quand ces pratiques changent, le paysage s’en trouve durablement modifié. Ainsi dans la chaîne des Puys, les vastes espaces de lande à callune pâturés par des troupeaux ovins collectifs dessinaient jusque dans les années 60 les formes volcaniques par leur couleur et leur texture. La régression de ce système et l’évolution des modes de gardiennage ont conduit à la quasi disparition de ces "bruyères" au profit de pelouses à l’aspect plus prairial là où étaient parquées les brebis, tandis que de vastes espaces souspâturés se sont couverts d’accrues forestières qui masquent aujourd’hui certains volcans.