- Éditeur
- GABB 32
- Auteur(s)
- Collectif
- Année de parution
- 2014
- Nombre de pages
- 32
Comme pour notre estomac et nos intestins, plus l'on progresse vers le fond, plus les bactéries qui vivent avec l'air laissent la place à celles qui vivent sans air. Comme pour notre système digestif, si l'on saute une étape, si on la retire ou si on en inverse, rien ne fonctionne plus normalement.
C'est une chaîne alimentaire, il ne viendrait à personne de greffer l'estomac après l'intestin, car sans lui l'intestin ne peut plus grand chose. C'est la même chose pour le sol : le labour enfouit ce qui vit avec l'air et aère ce qui n'en a pas besoin. Imaginez un peu qu'on nous laboure l'estomac.
Parmi ces nutriments, il y a l'eau. Nous aurions tendance à penser que l'eau coule toute seule où elle n'a pas d'obstacle : une galerie de ver de terre, un trou de taupe... En réalité, ce qui mène l'eau à la nappe phréatique, ce ne sont ni ces tuyaux providentiels, ni la porosité de la roche... C'est la vie : des milliards de microorganismes qui s'échangent eau et nutriments jusqu'à la nappe phréatique, jusqu'à la roche mère. Si l'eau vient à manquer en surface, elle remonte par le chemin inverse. Ces êtres représentent 80% du vivant et ont jusqu'à 3 milliards d'années d'évolution ! Le genre homo lui, n'a pas plus de 8 millions d'années... De cette biodiversité de la flore bactérienne de superficie dépend tout le reste de la vie sur terre.