- Éditeur
- Institut Paris Région
- Auteur(s)
- Gaëtane Deboeuf De Los Rios, Marc Barra, Gwendoline Grandin,
- Année de parution
- 2022
- Nombre de pages
- 148
La France est le pays européen qui artificialise le plus ses sols, à un rythme quatre fois supérieur à celui de l’augmentation de la population (Fosse et al, 2019). Ce phénomène est aujourd’hui au premier plan des causes de l’accélération du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité.
L’introduction de l’objectif national « zéro artificialisation nette » (ZAN) marque un tournant dans la volonté de freiner l’étalement urbain, en privilégiant le renouvellement et la densification des villes. Cette densification pourrait néanmoins rendre les villes encore moins résilientes face aux aléas climatiques et accentuer le déclin de la biodiversité.
La mise en œuvre du ZAN engage par ailleurs un objectif de renaturation, autrement dit de « restituer à la nature » l’équivalent des superficies consommées par l’urbanisation. Cependant, le coût estimé et la complexité que constitue une opération de renaturation supposent avant tout d’éviter toute artificialisation supplémentaire.
Dans ce contexte, ralentir l’urbanisation et renaturer les milieux urbains sont deux stratégies complémentaires et incontournables. Elles se posent avec d’autant plus d’acuité que la biodiversité décline fortement au sein des villes, que les effets du changement climatique (ruissellement, inondations, îlots de chaleur urbains) s’amplifient et que la santé et le bien-être se dégradent dans les métropoles. L’Île-de-France, et en particulier le territoire du Grand Paris, est particulièrement confrontée aux conséquences de la minéralité et de la densité urbaine.