Interdire le glyphosate nuirait au consommateur, à l’environnement et à l’agriculteur...

Jean-Paul

Membre
C'est ce que pense ce jeune agronome, Loan Wacker, co-fondateur d'Agroleague, une sorte de communauté qui rassemble des agriculteurs en quête d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement. Bon j'ai un peu de mal à saisir le concept, sans avoir trop creusé j'avoue...
PermaForo - Interdire le glyphosate nuirait au consommateur, à l’environnement et à l’agriculteur...
Il a publié cet article, et donc il est convaincu qu’à l’heure d’aujourd’hui interdire totalement le glyphosate nuirait au consommateur, à l’environnement et à l’agriculteur…

Comme dirait l'autre, ce n'est pas le poison qui tue, c'est la dose.
 
Dernière modification par un modérateur:
Son article n'explique pas en quoi l'interdiction du glyphosate nuirait au consommateur, à l'environnement et à l'agriculteur... À moins qu'il ne pense que la seule alternative est un herbicide plus puissant, plus nocif ou le travail du sol ?
Mais globalement, les alternatives au glyphosate sont l’utilisation d’un travail du sol ou d’un autre herbicide, peut-être plus nocif. Rien de rassurant pour l’activité biologique...

Concernant le transfert du glyphosate dans le sol par les plantes cela semble assez faible, il reprend les chiffres d'une expérience menée en 2017 aux USA. Mais qui répand du glyphosate en protégeant son sol ?
Les chercheurs détruisent un couvert avec une dose standard de glyphosate à différents stades de la culture. Lors de la pulvérisation, le sol est protégé pour éviter une contamination directe. Des prélèvements de sol sont effectués 1h, 8 jours et 44 jours après l’application pour mesurer les transferts de glyphosate dans le sol.

Tandis que sa conclusion sur l'impact du glyphosate sur la microbiologie du sol reste évasive.
Il faut savoir aussi que le glyphosate n'est pas épandu pur, il est mélangé à d'autres produits chimiques pour sa commercialisation et la plupart des études se font principalement sur le principe actif donc c'est biaisé.

AMPA :

Le Muséum d'Histroire Naturelle s'est étonné de la reconduction européenne du glyphosate pour 10 ans.

Dans la discussion sur la mort des sols agricoles, on parlait de la volonté politique (ou pas) de changer notre agriculture, je crois que cette autorisation de 10 ans supplémentaires en dit long sur leur dessein à courts et moyens termes.
 
Tant que les agriculteurs ne sont pas prêts, techniquement et mentalement à passer à un autre modèle de gestion des adventices le glyphosate a de beaux jours devant lui. C'est sous leur pression que l'Union Européenne a prolongé de 10 ans son autorisation, malgré les avertissements de la communauté scientifique.

Ce qui est dommage dans l'article de Loan Wacker c'est qu'il semble indiquer qu'il n'y a pas d'alternative viable à cet herbicide. Le travail mécanique détruirait la micro-biodiversité du sol, d'autres produits sont plus dangereux que le "Roundup"... Et la solarisation ? Et le couvert végétal ?

 
Il faut savoir aussi que le glyphosate n'est pas épandu pur, il est mélangé à d'autres produits chimiques pour sa commercialisation et la plupart des études se font principalement sur le principe actif donc c'est biaisé.
Info primordiale.

Et la solarisation ?
La solarisation ? Pas évident sur des grandes exploitations, non seulement ça "immobilise" la parcelle pendant au moins 2 mois, ça n'agit que sur la couche superficielle du sol, c'est extrêmement dépendant du climat, de la météo. Sur des parcelles de plusieurs hectares, des dizaines d'hectares, tu déroules autant de plastique... Même si ça se recycle ça reste des milliers de m² de bâche plastique. bof bof...

Et le couvert végétal ?
C'est-à-dire ? Quel rapport avec le déherbage ?
 
Honnêtement je ne vais pas lire les 65 pages de la thèse, je suppose que cultiver du trèfle comme couvert végétal empêche les adventices de prospérer, disons par étouffement (plus de place pour eux) mais le couvert végétal à vocation à disparaitre pour laisser place à la culture vivrière... Et à ce moment-là quid des adventices ?? Vous semez votre maïs, qu'est-ce qui empêche les adventices de pousser ?
 
Le "problème" du couvert végétal c'est qu'il a un coût, il faut acheter la semence, la semer, puis la détruire. La destruction demande un ou plusieurs (selon le couvert, certaines graminées demandent 2 passages du rouleau pour être détruites) passages mécanisés alors que l'épandage d'un herbicide demande un seul passage.

Le traitement d'1 hectare au glyphosate coûte entre 30 et 40€ en moyenne tandis que le passage au couvert végétal coûte 140€ en moyenne. Le calcul est vite fait pour des exploitations qui comptent leurs surfaces en dizaines d'hectares. La biodiversité, pour certains, ne vaut pas cette augmentation des coûts.
 
Je ne sais pas où tu as trouvé tes chiffres @Saint Omer mais il manque l'autre partie de l'équation !

Le couvert végétal c'est aussi un engrais vert, et il permet une économie sur la fertilisation azotée artificielle pouvant aller jusqu'à 50€/ha selon la culture, on économise le labour qui coûte en moyenne 50€ également à l'hectare... Donc dans les conditions optimums le coût à l'hectare est à peu près équivalent, mais sauf qu'avec le couvert végétal tu ne pollues plus ton sol et la nappe phréatique, tu favorises la biodiversité, tu ne te bousilles pas la santé avec du N-(phosphonométhyl)glycine !

Alors oui en termes de travail le couvert végétal nécessite plus d'heures sur le terrain mais l'agriculteur s'y retrouve assez vite saisons après saisons.
 
Donc dans les conditions optimums le coût à l'hectare est à peu près équivalent
50€/ha de fertilisation azotée c'est la fourchette très haute, si on prend une moyenne on serait plutôt sur du 25/30€ à l'hectare, plus les 50€ de labour on obtient, allez, 80€ l'hectare. On est loin de "l'à peu près équivalent"... il manque 60€ !

En 2020 la SAU était de 69 hectares par exploitation, fais le calcul, 4200€ d'économie. 2,5 mois de salaire pour un ouvrier agricole.
 
Franchement j'ai du mal à imaginer que sur une exploitation de 70 hectares 4200 euros puissent faire la différence... Mais je me trompe peut-être ? La préservation du sol et les risques sanitaires dus à l'utilisation d'herbicides devraient à eux seuls convaincre l'agriculteur du bienfondé d'un petit surcoût annuel de 4000 balles.
 
Inscrivez-vous ou connectez-vous pour participer à cette discussion

Créer un compte

Devenir membre de PermaForo c'est facile et rapide !

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Ravi de vous revoir !

Informations

Publication
Jean-Paul,
Dernière réponse
Frigourien,
Réponses
21
Vues
254

Contenu populaire

Retour
Haut